POURQUOI  avoir quitté 

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Comme tout le monde il y a si longtemps je m'étais inscrite, tout ce qui est nouveau éveille ma curiosité.
Pourquoi j’ai quitté Facebook en 2007 si vite...3 mois a peine ...
Depuis ce temps ma vie s’en est trouvée significativement améliorée, mais on me questionne encore sur les raisons de cette décision.
Chaque fois, on me regarde comme si j’étais une attardée .
 

J’avais tendance à y revenir trop souvent
et perdre mon temps à lire un flux ininterrompu de choses qui ne me concernent la plupart du temps pas,
ou au contraire à «chercher des nouveautés» qui n’existaient pas,
créant alors un vague sentiment de vide et de déception.

Facebook n’est pas le produit/service.

Je suis le produit que Facebook vend.


Google fait évidemment la même chose, vous me direz ,mais au moins Google m’est utile (pour GMail mais c’est une autre
histoire: là je peux créer des filtres)
et mon courrier n'est partagé que par les personnes a qui je l'expédie .

Et j'ai là une bonne résistance aux spams.


Google me sert à gérer les relations publiques
si j’utilise Facebook, c’est supposément pour gérer mes relations privées… et il n’y a aucune raison
pourquoi je ne pourrais pas gérer mes relations privées «dans le vrai monde» au lieu de confier ça à Zuckerberg.
Et si je voulais gérer mes relations privées à travers un site web, il faudrait que ce soit une plateforme ouverte et décentralisée .

Facebook favorise l’invasion passive de la vie privée et le mélodrame (non seulement dans les messages qui s’y échangent,
mais aussi dans la simple notion d’accepter ou refuser des «amis»).


Les gens se sentent insultés quand tu ne les rajoute pas à ton réseau social, et on ne rentre même pas encore dans l’épineuse
question des relations de travail ou des relations amoureuses.
Toutes ces sphères de la vie d’une personne entrent alors de force en collision, qu’on le veuille ou non.

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Non seulement le modèle d’affaires de Facebook est de creuser et revendre mes informations personnelles,
mon «profil» socio psychologique et mes habitudes de consommation (incluant qui sont mes amis et où j’ai grandi et étudié)…
mais même si je ne fournis pas moi-même ces informations, par phénomène d’agrégation, mes amis vont le faire pour moi,
sans que je puisse faire quoi que ce soit pour empêcher le phénomène.
Excepté boycotter Facebook entièrement (et encore).
Facebook détruit à petit feu plusieurs fondements de l’Internet et le retransforme en un AOL nouveau genre.


Pourtant, je persiste à utiliser l’Internet comme une collection décentralisée de sites ouverts,
à utiliser le téléphone, la messagerie instantanée et le courriel .
(d’ailleurs, je préfère nettement l’ergonomie d’un véritable logiciel de courriel
mais je suis certainement une espèce en voie de disparition sur ce point).

Parce que Facebook ne se limite pas à Facebook, et tente de me suivre absolument partout sur Internet comme je le craignais.
Vous savez, il y a une bonne raison pourquoi, même après des années, Facebook est encore entièrement bloqué au niveau de mon routeur
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Vous n’avez pas idée de la quantité de scripts/frames cachés sont présents partout sur les sites que je visite
(et on ne remarque pas leur présence avant de les avoir bloqués).
Les «applications» et autres gadgets du genre (s’ils existent encore sur Facebook) me font chier: ils sont «opt-out»,
insistants et «constamment dans ma face».
Pires encore, ils constituent de sérieux risques de sécurité informatique et de vie privée (et des brèches de ce côté- là, ça s’est vu).
Parce que Facebook est une tendance technologique qui peut aussi bien être remplacée (bien que, tristement, ce soit improbable).
Il y a des années , ça n’existait pas et on vivait très bien. Qui sait ce que sera Facebook en 2020, si Facebook existera encore,
ou s’il sera remplacé par un autre dispositif ''orwellien'' à la mode?

(Relatif à G. Orwell ; qui évoque la surveillance généralisée des individus et l'univers totalitaire de son roman 1984.)



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Histoire de vous foutre un peu la chienne (comme on dirait en bon québécois)
je viens de faire le test et de recréer un compte, sous un faux nom, sans y entrer aucune information personnelle autre que mon adresse courriel
, sans donner l’autorisation à Facebook de fouiller dans mon compte courriel et sans ajouter aucun «ami»:
… et Facebook se souvient encore de tous mes amis, me suggérant qui ajouter.
POURQUOI
Même si j’avais manuellement purgé mes données puis complètement supprimé mon compte (pas juste désactivé)
et même si Facebook m’assurait du contraire, ils ont conservé toutes leurs données sur moi
COMMENT
Ce n’est pas tout: Facebook ne se souvient pas seulement de mes amis, collaborateurs et collègues d’antan…
Mais grâce a vos “amis” qui en s’inscrivant ont simplement entré leur adresse et “accepté”
que Facebook consulte leur mail, relève leur carnet d’adresses pour leur “suggérer”
des amis, dans lesquels tu es. De sorte que lorsque tu reviens, Facebook pense naturellement
que si tu es l’ami de B, alors B est ton ami. C’est un système très simple qui repose sur le fait
que la majorité des gens accepte de donner leur mot de passe mail pour qu’on les aide à trouver des amis.


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sa demande a été activée sur mon profil ...ahurissant ??
Car mon Google ou Firefox ont beau détruire tous les cookies à la fermeture, si tôt rouvert, Facebook est le seul site à être parvenu
à conserver mon profil ouvert. Étrange.

Pourquoi est-ce que cela est grave ? Parce que moi, petite fourmi, je ne peux plus échapper à l’insecticide,
alors que pourtant j’ai fait tous les choix qui devraient m’avoir conservé hors de portée de Facebook.
Le bouton Facebook présent sur 80% du Web est une véritable plaie, je pense qu’on peut surtout blâmer
les webmasters de tendre un bon gros baton pour se faire battre.
Pour terminer
je dirai que le problème n’est pas Facebook ( outil ingénieux) mais ses utilisateurs (idiots grégaires ayant dévoyé le but initial) :
c’est tellement plein de vide et ça prend tellement de place dans la vie de ses utilisateurs;
si quelqu’un s’aventurait dans “la vraie vie” à dire ou partager la moitié de ce qu’il dit ou partage sur Facebook
il serait la personne la plus gonflante ou inintéressante que l’on connaisse…
et pourtant sur FB, tout le monde “like” ces tranches de vide, et y dédie un temps considérable,
faisant de ses nombreux rien une mine d’or pour FB.
FB n’a pas inventé le réseau social, il a toujours existé (il l’a peut-être réinventé en s’accaparant la définition grâce aux médias),
mais il a prospéré sur le suivisme mondial des gens qui ne veulent pas se trouver hors du train
qui mène nulle part, mais qui permet d’exister au milieu des autres, d’avoir son quart d’heure de gloire
. Une sorte de circonvolution fractale du vide.
FB, trou noir de ce vide sidéral et sidérant, n’est qu’un créateur de richesses : de ce rien du tout,
et de cet attrait irrésistible des gens pour la vacuité.


Ce n’est pas le concept de Facebook qui est mal en soi, d’un point de vue commercial,
arriver à vendre quelque chose que les utilisateurs eux -mêmes produisent c’est quand même balèze.
Les seuls fautifs dans tout ça ce sont les gens, qui comme d’habitude rendent insensées les choses qui peuvent l’être au départ.
Le problème vient donc encore une fois des gens qui polluent, qui prennent leur compte Facebook
comme quelque chose qui les identifie par rapport aux autres.

La seule chose qui importe vraiment c’est le contact entre les personnes, c’est comme ça que ce créent les vrais liens
Entretenir une relation sur Facebook ce ne sera jamais pareil que d’entretenir une vraie relation dans la vie de tous les jours.
Tout ca pour dire que les gens ferait mieux de se concentrer sur les choses qui ont véritablement une utilité dans ce monde.
Plutôt que de passer leur vie à brasser du vide.



J’ai ici uniquement énuméré quelques raisons pourquoi je refuse encore et toujours d’utiliser Facebook,
même si ça me vaut la marginalisation.


Merci de m'avoir lue